S’il est fréquent de trouver des calvaires sculptés datant du XVIème, il est extrêmement rare que ce type d’œuvre ait été réalisée au XXème siècle. Pourtant quand il a fallu reconstruire l’église de Donges en Loire Atlantique, détruite lors des bombardement du 24 et 25 Juillet 1944, les architectes urbanistes Jean et Charles Dorian qui dirigent le projet veulent imposer un style breton à cette nouvelle église avec un imposant calvaire d’une hauteur de 20 mètres, qui illuminera majestueusement la façade parabolique qu’ils ont dessinée. Ils s’adressent alors à un premier grand prix de Rome, l’artiste Bizette-Lindet qui vient tout juste de terminer une sculpture pour le Palais de l’Europe à Strasbourg. Nous sommes en 1954 et Auguste Serieys collabore avec André Bizette-Lindet pour la réalisation des sculptures monumentales.
Au moment de choisir les matériaux, il n’était pas question d’aller chercher du granit dans le sol breton, le temps des grandes cathédrales était passé et de plus l’œuvre se devait d’être en harmonie avec le style de l’église, dessinée par les architectes Jean et Charles Dorian. Et ce sont donc pas moins de trente sculptures en béton pour un poids de cinquante tonnes, qui seront réalisées pour la création de ce calvaire. (photo de droite: maquette du calvaire)
Auguste Serieys travaillera sur des modèles en pierre, sculptés à Paris. A partir de ces sculptures ont été réalisés des moules en plâtre qui seront descendus à Saint-Nazaire où y sera coulé du béton simili granit.
Auguste Serieys s’attaque aux statues grossières sorties des moules et va longuement les retailler aux ciseaux afin de leurs donner leurs formes définitives. Le montage du calvaire est un exercice de haute voltige qui prendra 2 mois. Certaines sculptures doivent être assemblées, tel le Christ de 5 m qui est en 4 morceaux. La construction de l’église, du projet à son inauguration aura pris en tout 5 longues années de 1952 à 1957.